lundi 23 janvier 2012

La charte de l'hypocrisie

La charte canadienne des droits et libertés garantit que "Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne."

C'est drôle mais... Il me semble que ma vie, ma liberté et ma sécurité sont des préoccupations bien secondaires pour les gens en position de pouvoir.

Ma survie est compromise par des gens qui n'ont aucun problème avec l'idée de raréfier l'air respirable, empoisonner, gaspiller, et privatiser l'eau potable, éloigner les ressources alimentaires, et décimer les espèces vivantes nécessaires à mon existence. Je me retrouve aussi en danger à cause de l'incapacité navrante de ces gens à trouver des solutions durables aux conflits entre les nations, dont l'ampleur augmente chaque jour.

Ma liberté est mise en boîte par des lois décidées selon un processus archaïque, sur lequel j'ai un poids infime une fois tous les quatre ans. Par ailleurs, les citoyens endormis, tout comme l'état lui-même, sont esclaves d'un système économique dysfonctionnel qui permet à une caste de privilégiés d'inventer et manipuler les ressources monétaires, pendant que le peuple subit et paie. Comment expliquer sinon, que l'état s'automutile en signant des traités de libre-échange et autres accords internationaux - voire mondiaux - qui érodent dramatiquement sa souveraineté et donc, mon autonomie?

Ma sécurité, j'apprends qu'elle repose réellement sur le respect - voire l'amour - dans une communauté, beaucoup plus que sur n'importe quelle loi. La sécurité est pourtant le prétexte évoqué pour écraser tranquilement ma liberté. Le parti élu en mai, avec sa fameuse "majorité", est en train de nous concocter un bel état policier.

Pour citer Benjamin Franklin:
"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité
ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."

Ne soyons pas ce peuple. Revendiquons un vrai droit à la vie. À la différence de la survie, cela signifie d'avoir une existence épanouie, dans une société qui n'est pas fondée sur la peur mais plutôt sur le respect, l'entraîde et l'apport créatif de chaque citoyen.

L'idée serait que chacun puisse satisfaire ses réels besoins: physiques, psychologiques et spirituels, sans l'intermédiaire d'un système complètement irrespectueux des droits fondamentaux qu'il prétend protéger.

Marc-André Toupin, 10 décembre 2011. Récité via le micro du peuple à la place Valois, dans le cadre de la journée mondiale des droits de l'homme.

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